4 mois que je suis installée dans mon appartement bordelais et pourtant, à part la présence du canapé, rien n’a vraiment changé. Il y a toujours la console à fixer au mur de ma chambre, le tas de fringues à trier en boule au bout de mon lit, les cartons de déco qui n’ont même pas été ouvert, ceux destinés à Emmaüs qui stagnent dans le salon, les boites qui s’amoncellent ça et là, les placards qui débordent de choses jetées à la va-vite à l’intérieur, l’étagère blanche qui attend impatiemment d’être montée.
Je crois que ce joyeux bazar est le reflet de ce qu’est mon âme en ce moment : un chantier en friche, une terre fraîchement labourée qui attend qu’on la cultive, une souris face à une montagne. Tous les jours, je me dis « je fais ». Tous les matins, je peine à m’y mettre. Tous les soirs, je me dis que je n’y arriverai jamais. Et que pourtant il faut. Arrêter de tout noter sur des feuilles volantes que je perds, ne pas perdre 30 minutes à chercher un site dans le no man’s land de mes favoris, prendre enfin ces 15 minutes le matin pour faire ce yoga qui me fait tellement de bien, arrêter de créer des dossiers « A trier », débuter un des mille projets qui germe dans ma tête.
Je me dis que tant que le rangement n’est pas flagrant, tant que le bordel fera la loi, impossible de mettre un pied devant l’autre, un peu comme dans ma chambre d’enfant lorsque je sortais tous mes jouets et ne rangeais que sous la menace des parents.
Est-ce que c’est la peur qui m’en empêche ? Qu’une fois cette tâche accomplie, je serai dans l’obligation de me regarder en face ? On en fait quoi maintenant ma grande de ta carcasse ?
Il faut que je tire la bonne ficelle de la pelote*, et ensuite tout ira mieux.
* clin d’oeil à ma Faustine
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