3 bonnes raisons de voir God Bless America
Il y a un moment dans la vie où on les cumule. Où on a envie de tout envoyer bouler, de lâcher prise, de hurler que ce monde est absurde. Comme par hasard, God Bless America est venu sur mon chemin alors même que la futilité de la vie m apparaît dans toute sa splendeur.
La mise en image du ras-le-bol collectif
Je me suis tout à fait identifiée aux personnages principaux. Envie d’exploser les voisins qui font du bruit et les gens qui nous manquent de respect dans la rue, au ciné, au travail… Et quel est l’intérêt de la pléthore d’émissions de télé-réalité à part de rassurer de la non-médiocrité de notre propre vie ?
Alors non, il n’est pas vraiment possible dans la vraie vie de dégommer tous les fauteurs de troubles. Mais le point d’interrogation à la fin de film reste quand même : comment faire prendre conscience à l’humanité qu’elle est en train de devenir n’importe quoi ? Est-ce qu’un homme intelligent, cinquantenaire, gentil et bedonnant a toujours sa place ici bas ou est-ce réservé à « l’élite » (= les beaux, célèbres et amateurs de pacotille) ?
Je suis la première à participer à ce grand bêtisier et j’ai vraiment envie que ça change. Fatiguée de la société dictée par la publicité, le sexe, l’argent, je suis parfois usée de devoir faire « avec les autres », ceux qui sont mal élevés ou qui ont mis leur intelligence en pause.
La mise en abyme
J’entends par là que Frank qui entend se « venger » de toute la bêtise qui l’entoure en punissant les irrespectueux par leur mise à mort se retrouve lui aussi enfermé à son tour dans un schéma ironique et dévastateur. Il devient le jouet de la société malgré lui. Qui tuer ? Pourquoi ? Et la question ultime : est-ce que ça va servir à quelque chose ?
Le duo Bonnie & Clyde totalement improbable
Joël Murray (frère de Bill) en cinquantenaire déprimé qui s’improvise tueur en série un peu gauche. Tara Lynn Barr en jeune fille décalée et insolente, qui met beaucoup de coeur à aller canarder ses semblables. 30 ans d’écart et une énergie au service du même dessein. Un amour qui se dessine entre eux mais pas comme vous croyez. Tout les sépare et pourtant, ça fonctionne à l’écran.
L’histoire un peu tirée par les cheveux (comment peut-on tuer à tout va sans jamais être recherché ?) – la France cité comme un pays d’exemple avec ses chèvres et son fromage (ne sont-ils pas au courant que nous avons Les Anges de la Téléralité ?)