Elle a cette impression qu’on lui maintient la tête sous l’eau. Son cerveau lui dit « respire, respire, c’est comme ça qu’on survit» mais rien à faire, elle étouffe.
Lorsqu’elle ferme les yeux, c’est un tout autre ailleurs qui se dessine, avec beaucoup plus de soleil et des sourires aussi. Son sourire. Comme un coup de poignard dans le ventre, chaque fois qu’elle y pense. A lui couper le souffle.
« Respire, respire… »
Mais c’est toujours ce poids sur sa nuque qui la réveille, la sort de sa torpeur, lui enlève toute légèreté alors qu’elle aurait pu s’envoler l’instant d’avant. Son cœur éclate devant tant d’impuissance, elle qui d’habitude a toujours le sourire, le mot pour rire, la boutade qui va bien. Maintenant, c’est juste la pluie derrière ses yeux et ça ne lui plait pas tant que ça.
« Respire, respire… »
Alors tous les jours, elle se dit qu’il faut attendre. Être patiente, c’est pour les gens intelligents, elle, elle n’y arrive pas vraiment. Difficile de savoir comment on fait pour se contenter, ne plus s’apitoyer et faire des grimaces face au miroir. Le mode d’emploi est bien caché, pas moyen de le retrouver.
« Respire, respire… »
Chaque matin quand elle s’habille et que ses yeux s’ouvrent sur sa vie, elle sent bien comme une gêne, une ombre qui plane. Un peu comme si elle avait en permanence un caillou dans la chaussure.
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