Il est arrivé par inadvertance, il y a quelques jours, un peu avant de se dévoiler à la face du monde et quand j’ai déchiré le carton et que je l’ai vu, j’ai eu des larmes qui me sont montées aux yeux. Tu comprendras quand tu seras plus grande : le nouveau bébé de mon amie Virginie Grimaldi qui a reconduit l’exercice difficile de l’écriture, et pas qu’un peu vu l’épaisseur du bouquin. Je me suis empressé d’ouvrir la première page car je savais que j’y trouverais un petit mot, ses petits mots à elle, qui me disent « tiens, je te le confie, prends-en bien soin ». J’ai euphoriquement tapé les miens sur mon téléphone en lui racontant ma belle surprise du matin et le premier pincement au cœur avant même d’avoir commencé l’histoire.
Qui sont les échoués ?
Ce que j’aime le plus en participant au Match de la Rentrée Littéraire de Priceminister, c’est de ne pas savoir à l’avance si je vais aimer ce que je vais lire, et d’avoir la jolie surprise de découvrir un écrivain, une plume, une histoire… L’an dernier, j’ai été déçue par mon choix. Cette année, j’ai dévoré le roman en quelques heures seulement.
Je ne connaissais pas du tout l’auteur, Pascal Manoukian, journaliste et écrivain, qui se sert de son travail de reporter en zones de conflits pour alimenter ses romans et qui le fait plutôt bien. Bizarrement, après avoir été au cinéma pour Nous 3 ou rien, je suis tombée sur une lecture qui parle de fuir un pays en guerre ou en ruine, au péril de sa vie, pour la sauver. Parfois, il n’y a pas de hasard…
Prendre la plume
C’est désormais une habitude d’exorciser mes sentiments sur le papier. J’ai des carnets qui trainent un peu partout et pour tout et un « journal intime » pour mettre à plat mes sentiments les plus lourds, pour les décortiquer, les comprendre et les laisser vivre en dehors de moi. C’est donc assez naturellement que la solution pour faire le deuil de ma maman s’est imposée à moi, avec l’idée d’écrire toute l’histoire de cette perte pour pouvoir apprivoiser chaque sentiment qui s’est emparé de moi depuis lors. Et pour arriver à lui dire vraiment au revoir.
J’ai commencé à écrire cette histoire sur mon lit d’hôpital, pendant mon séjour longue durée chez les éclopés, mais le sujet ne prêtait pas forcément à sourire et j’ai abandonné au bout de quelques pages pour ne pas entraver psychologiquement ma guérison. Ensuite le quotidien est revenu en-crasser ma tête et ma plume (et ma motivation). Et puis est venu le concours Au Féminin qui a permis à Virginie de se jeter dans le grand bain. Et je me suis dit que c’était l’occasion d’écrire un des chapitres de l’histoire de ma perte maternelle pour participer, et qui sait, être encouragée à écrire le reste.
Le premier jour du reste de ma vie
Ce titre est une belle promesse, celle qu’on peut tout recommencer du début, qu’un nouveau départ est toujours possible, à 17, 37 ou 77 ans. J’aurai pu venir ici vous rédiger un énième billet que je nomme « élucubrations » mais cette fois, je donne la part belle à un talent de mon entourage, que j’admire par sa ténacité à toujours vouloir aller plus loin, plus haut, plus fort malgré ses craintes.
Quand Ginie m’a demandé si je pouvais jeter un œil sur le manuscrit de son livre, j’étais excitée comme une puce. « Quoi, tu écris un LIVRE ?!? Genre avec ton nom dessus ? Genre qui va finir à la Fnac et tout ? ». Elle m’avait prévenue, c’était pas le style de son blog, « c’est un peu nunuche » m’a-t-elle annoncé, avec le regard d’un petit lapin pris dans les phares de ma Volkswagen. Je me suis contenté de sourire en ayant un peu plus de confiance en son talent qu’elle n’en avait.
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