Comme le nom de son auteur – Herbjorg Wassmo – l’indique, il s’agit d’un roman issu des contrées nordiques, par un auteur nordique sur une histoire nordique. De la Norvège précisément : ça sent donc le froid, les paysages montagneux, les aurores boréales et l’état d’esprit scandinave à plein nez.
J’ai lu ce livre grâce à ma participation aux Matchs de la Rentrée Littéraire de Priceminister, expérience déjà tentée l’an dernier et réitérée en 2014. J’adore le concept de choisir un livre dans une liste prédéfinie, livre qu’on aurait probablement pas choisi soi-même. Je vois là une façon de s’ouvrir à la culture en sortant des sentiers battus et ces matchs permettent de voir comment et pourquoi untel aime ce bouquin et l’autre le déteste, preuve que les goûts sont vraiment dans la nature.
Je me suis donc plongée dans ce livre avec bonheur, ayant dévoré celui de l’an dernier en quelques jours seulement. J’ai eu plus de mal avec Ces instants-là. J’ai déjà été perturbée par la façon d’écrire de l’auteur, qui vient, je pense, de la langue norvégienne qui privilégie peut-être les phrases courtes. Ce discours a tendance à hacher l’histoire et donne souvent l’impression de passer du coq à l’âne. Impression accentuée par l’histoire elle-même, qui passe du rêve à la réalité, qui entretient tellement le mystère sur la trame qu’on ne comprend pas bien qui est qui et fait quoi. L’écriture n’empêche en rien la lecture que j’ai trouvé plutôt fluide mais difficile de se sentir investi par ce qu’on est en train de lire, un peu comme lorsqu’on lit une histoire facile mais dont on ne comprend pas tout. Frustrant !
Ces instants-là narre l’histoire d’une femme aux relations familiales compliquées, avec des rêves de création plein la tête – dont l’écriture – mais qui devient professeur par sécurité pour rassurer son entourage. Elle nous raconte de façon très détachée ce qu’elle ressent par rapport aux événements de sa vie ; elle se demande à un moment si elle ne vit pas tout ça de façon autiste et c’est vraiment l’impression que cela m’a donné en lisant son histoire : celle de quelqu’un qui ne comprend pas comment fonctionnent les relations aux autres et qui n’ose jamais exprimé ses sentiments. Une sorte de vie subie sans le vouloir vraiment. Du coup, j’ai trouvé ça vraiment intriguant de lire ce roman, vraiment très différent de ce que je peux aimer d’habitude. Je me suis même demandée si l’histoire n’était pas celle de l’auteur, carrément.
Ma conclusion est mi-figue mi-raisin : ce n’est pour moi pas un roman à lire absolument mais si vous êtes curieux de vous plonger dans le style d’écriture norvégien, avec une narration assez différente d’un roman classique, foncez ! La lecture est plutôt fluide une fois habituée et l’histoire très mystérieuse, qui laisse plein de questions en suspens (ça fait turbiner le cerveau, j’aime bien).
Et vous, une lecture à recommander pour cette nouvelle année 2015 ?
coucou , moi je te conseille le livre » un jour » si tu ne l’as pas lu 🙂
De quel auteur est-ce ?
Je ne connais l’écriture norvégienne mais j’aime beaucoup ton avis. L’auteur a si bien écris son livre qu’on pourrait croire que c’est sa propre histoire…intéressant. Je le lis et je te dirais mon avis 😉
Attends-toi à une lecture spéciale quand même.
Très belle découverte ! Merci à toi.
Bonne journée !
J’ai lu ce livre dans le même cadre que toi! Ce livre m’a pas mal dérangé et je pense comme toi que ça pourrait être l’histoire de l’auteur. Pour ma part j’ai pas trop aimé… J’ai,même resentie une sorte de skizophrenie du personnage!
C’est un peu le cas je pense, elle a l’air de réfléchir en dehors d’elle-même, de ne pas comprendre ou chercher à comprendre ses réactions, ses besoins, ses envies. Un peu comme si elle subissait son existence, avec des sursauts quelques fois.
Merci pour cette belle découverte, tu m’as vraiment donnée envie de le lire, je crois que je vais aller voir très bientôt chez Mollat s’ils l’ont 😉 Bises et je te souhaite une excellente nouvelle année !
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