Nous 3 ou rien

Cette chronique ciné vient à point nommé pour se sensibiliser à la problématique actuelle des réfugiés politiques et de ceux qui fuient la guerre. Une pensée de compassion pour ceux qui vivent tous les jours des drames tels que nous en avons connu en France ce vendredi 13 novembre 2015.

Nous 3 ou rien

Je suis allée voir ce film en sachant par avance que j’allais être touchée, au vu des critiques positives qui fleurissaient sur Internet. J’y suis allée par curiosité, l’envie de connaitre l’histoire de Kheiron, aka Nouchi (son surnom issu de son vrai prénom), ce personnage un peu barré de la série Bref. J’y suis allée aussi parce que je ne me lasse jamais d’admirer la beauté de Leïla Bekhti.

Ce film plonge à l’intérieur des tripes. De celles du personnage paternel incarné par Kheiron qui se bat pour ses idées, de celles d’un peuple opprimé par un dirigeant et qui veut reprendre le droit à la parole ; les nôtres aussi car c’est un film qui retourne, car le spectateur sait que tout ce qu’on lui raconte s’est passé un jour. Les affrontements, l’emprisonnement, la torture, la fuite, la mort des proches parce qu’on ne veut pas se taire, la peur de se faire prendre, l’envie de s’en sortir sans renoncer aux idéaux que l’on défend et la survie quand le milieu où l’on se trouve nous est hostile, que ce soit en Iran ou en France.

Ce film, c’est aussi la découverte d’un pays que je connais peu, l’Iran, à travers des images, des visages et de la musique. C’est encore et toujours une réflexion sur les religions, les droits de l’homme, l’attachement au pays d’où l’on vient mais qu’on ne comprend pas toujours. A l’heure actuelle, où des réfugiés sonnent à notre porte et où certains leur crachent dessus, ce chef d’œuvre cinématographique remet en perspective le pourquoi et le comment des gens qui quittent leur pays, le deuil qu’ils doivent faire de tout quitter, de laisser une partie de leur vie, de leur identité « là-bas » (sachant qu’Hibat Tabib n’est jamais retourné dans son pays, ça m’arrache un peu le cœur à moi aussi quand je m’imagine devoir vivre cette situation). Il parle aussi d’adaptation (pari plutôt très bien réussi) dans des conditions plus que précaires, preuve que quand on veut on peut (vous comprendrez que cette histoire m’a un peu remise à ma place).

Nous 3 ou rien (2)

Ce film, c’est aussi une histoire d’humour car il fait autant rire que pleurer. Les dialogues sont plein de bons mots, les situations cocasses dédramatisent celles qui le sont moins et j’ai trouvé ça rafraîchissant, ce mélange entre drame et comédie. Je pense que l’amour que l’on ressent entre les personnages était 100 fois plus fort en réalité car ce film parle aussi de ça : de l’amour, de s’encourager les uns les autres, de ne jamais se lâcher la main.

Je trouve aussi que c’est la classe que de ne rendre hommage à son père en interprétant son rôle, en baignant dans son histoire pour lui dire merci d’une très jolie manière.

Intense, c’est le mot de la fin que je choisirai pour Nous 3 ou rien que je vous conseille vivement d’aller voir de ce pas. Il n’y a qu’à me rappeler la petite main de mon amie assise à mes côtés qui n’a pas lâché le fauteuil une seule seconde pour en être persuadée.

Crédit image : Youtube
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